Le doyen Samba Coumbel Baldé (SCB) est presque septuagénaire. Cet ex pensionnaire des beaux arts, a été une révélation de la tournée nationale du «Pavillon Sénégal» à Kolda. Quarante six ans après avoir reçu le prix Senghor pour l’excellence de son cursus académique, sa sélection à la Dak’art 2018 confirme à nouveau son talent.
En 1972, ces dessins sont proposés et retenus par les MSADT pour des cartons de tapisserie. En 1989 et en 1990, il gagne des prix de dessin au niveau du centre culturel régional. Ces œuvres ont voyagé dans le monde à travers l’aventure «art contemporain sénégalais à l’étranger». Il a également participé à quelques rencontres professionnelles notamment le projet «8 facettes» initié en 1996, «le salon des refusés à la Dak’art 1998»
Il a une expérience picturale qui lui est particulière, réalisée sur des cartons, avec des stylos en couleur.
Le doyen Samba Coumbel Baldé (SCB) est né un 31décembre 1950. Il a effectué son cursus scolaire entre Dakar, Tamba et Kolda sa région natale. Profitant des perturbations de la grève de 1968 -1969, année où il devait passer son BEPC, SCB réussi le concours d’entrée à l’école des beaux arts à la Section Arts Plastiques. Durant sa formation académique il est marqué fortement par les enseignements apprentissages en mathématique, en histoire de l’art et en anatomie. Il a baigné dans une orientation pédagogique qui encourageait un style d’expression différent de celui de la Section Recherche Arts Plastiques inspiré de l’expérience de Poto-poto. Lui, il a plutôt été initié dans l’exploration libre d’une diversité de thématiques allant de la reproduction des natures mortes aux modèles vivants.
En 1972, lors de la célébration des journées dédiées aux beaux arts au Théâtre national Daniel Sorano, la qualité plastique de son dossier scolaire lui avait valu le prix d’excellence Senghor. Dans la même dynamique, trois de ces dessins «L’antilope sauvage, Masque I et Danse peulh» sont proposés et retenus par les MSADT comme des cartons de tapisserie. En 1989 et en 1990, il gagne des prix de dessin dans le cadre de concours organisés au niveau du centre culturel régional.
Ces œuvres ont voyagé dans le monde à travers l’aventure «art contemporain sénégalais à l’étranger». Il a également participé à des rencontres professionnelles notamment le projet «8 facettes» initié en 1996, «le salon des refusés à la Dak’art 1998 », les journées culturelles de Hamdalaye, les rencontres internationales Joal Fadiouth…
Ces pérégrinations l’ont conduit en Mauritanie au milieu des années 1980 où soutenu par un mécène il réalise une importante production d’œuvres picturales inspirées des peintures rupestres du Tassili. Les événements tragiques survenus lors du conflit Sénégal Mauritanie ont occasionné son rapatriement au pays natal et l’abandon de toute sa production derrière lui. Ceci n’a pas manqué d’impacter sur ses activités de création et sur sa vie qui prend un autre tournant. Une situation de vulnérabilité prolongée l’amène à s’adonner à un travail de gardiennage dans une société de la place entre 2003 et 2016. Néanmoins, il continue de croire en son étoile et s’aménage un sobre coin d’exposition de ces cartons à la devanture de sa maison.
Aujourd’hui, le temps a eu raison sur sa patience car cet ex pensionnaire des beaux arts et presque septuagénaire, a été la révélation de l’axe 4 de la tournée nationale de sélection des artistes dans le projet d’exposition «Pavillon Sénégal». Quarante six ans après avoir reçu le prix Senghor pour l’excellence de son cursus académique, le choix du commissaire Viyé Diba confirme à nouveau le talent de l’artiste SCB.
Nous espérons le garder longtemps encore avec nous, en bonne santé, pour continuer à nous inspirer de son chemin de vie. De ces compositions évoquant son écosystème Fouladou, faites de superposition d’ombres diaphanes, de gribouillis, de structures graphiques linéaires, d’hachures et de points, renvoyant à des perles d’eau.
Ndeye Rokhaya Gueye
Dakar, le 02 janvier 2018