La crise sanitaire a montré les limites de l’industrie musicale africaine. Le rapport entre consommateurs et producteurs de cet art doit être revu. Le constat est partagé par un bon nombre d’acteurs. Comment y parvenir ? C’est à cette question que Baba Maal a tenté d’apporter un début de solution. Après son concert à la 29ème édition du Saint Louis jazz, le leader du Dandé Legnole s’est épanché sur le sujet.
« Je le dis très fort, il faut que des gens comme moi qui sont dans l’industrie de la musique, de la culture puissions prendre notre temps, faire un arrêt, nous assoir, faire des assises de la musique africaine, voire sénégalaise pour nous ouvrir aux plus jeunes et leur faire comprendre ce qu’est le show biz » a-t-il déclaré.
Baba Maal estime que la jeune génération d’artistes doit être soutenu surtout en cette période de pandémie. « Ce qui m’a touché durant cette pandémie, ce sont les jeunes artistes qui avaient commencé à briller, à travailler avec des gens qui s’intéressaient à eux et tout à coup, il faut qu’ils recommencent à zéro, c’est pénible » s’est désolé le chanteur. Pour Baba Maal maîtriser son milieu est un préalable pour tout jeune artiste. « si on ne connaît pas l’industrie de la musique, on ne peut pas vendre son travail. C’est là où se trouve le problème » a-t-il diagnostiqué. Revenant sur les restrictions sanitaires qui ont empêché toute expression artistique en publique, le leader du Dandé Legnole invite ses pairs à s’adapter. « La pandémie nous a appris à nous adapter, et à coup sûr, la façon de faire la musique a changé. Le digitale a été une chance pour la musique africaine. Si nous l’utilisons, nous pouvons donner plus de chance à la musique africaine » a-t-il souligné après son concert au festival de Jazz de Saint Louis