Alpha Sadou Gano est le secrétaire permanent de la commission de délivrance des cartes professionnelles du Cinéma et de l’Audiovisuel. Après la remise officielle des premières cartes à des acteurs du cinéma, il est revenu sur quelques points avec AfriCulturelle.
Combien de demandes avez-vous reçu des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel ?
C’est la session 2016 qui vient d’être bouclé. Nous avons reçu au total 149 dossiers. Seuls 92 d’entre eux étaient éligibles. Donc, vous imaginez que les autres ne l’étaient pas. Aujourd’hui, il y a 92 cartes professionnelles qui seront reçues dans près de 22 branches des métiers du cinéma, 88 métiers dans le domaine du cinéma. Donc, il y a une certaine variété et une diversification dans les choix faits.
Quels étaient les critères imposés aux demandeurs ?
Il y en a beaucoup. Je vous en cite juste quelques uns. Il y a par exemple, la nationalité sénégalaise. Il faut être sortant d’une école de cinéma. Mais, il n’y a pas que cela. on est au Sénégal. On sait que beaucoup ont appris sur le tard. L’expérience professionnelle donc est prise en compte. Il faut faire des plateaux. Dans le CV nous voulons savoir sur quels films vous avez travaillé. La filmographie est très importante. En voilà, quelques critères de base. Ce sont les principaux. Ceux qui n’ont pas été choisis ne remplissaient pas tous les critères. On a une commission composée de professionnels. Ceux qui présentent leurs dossiers ne peuvent pas se permettre de mettre certaines choses dans leurs Cv. On arrive à savoir et voir certaines choses. Il y a des gens qui ont mis dans leurs CV des choses qui ne collaient pas. on sait. On se connait tous. Il ne faut pas qu’on s’amuse avec cette chose là qui le cinéma et l’audiovisuel. Je crois qu’il est important qu’on apprenne de nos erreurs. Ne pas l’avoir cette fois-ci ne veut pas dire qu’il en sera autant la prochaine fois. Ils verront pourquoi ils n’ont pas été choisis. Nous donnons à tous les professionnels les raisons qui expliquent qu’on ne les ait pas choisis. D’ailleurs, ils peuvent passer pour savoir pourquoi ils ont été recalés. Ils sauront ainsi là où ils ont pêché pour éviter, la prochaine fois, de faire les mêmes erreurs.
Le ministre a annoncé des réformes dans le décret portant création de ces cartes professionnelles, quels sont les correctifs à faire à votre avis ?
Le décret date de 2004. On est en 2017. Cela fait plus de dix ans que ce décret existe. Il y a de nouveaux métiers. Aussi, dans le critère d’octroi, les non Sénégalais doivent être pris en compte. Il y en a qui exercent ici. Le critère de nationalité doit être revu. Cela a fait l’objet d’un débat en commission. On a des professionnels qui viennent de la Côte d’Ivoire, du Burkina, etc et on reconnaît qu’ils sont des professionnels. maintenant on a jugé nécessaire de faire une note pour que ces gens dès qu’ils nous prouvent qu’ils sont détenteurs d’un permis de séjour au Sénégal bien livré par le ministère des Affaires étrangères qu’ils aient droit à une carte professionnelle. Il faut qu’on défende cela dans le prochain décret. Nous sommes tous des Africains. C’est ce genre de changements qu’on attend. Dans le décret actuel, il est demandé aux soumissionnaires de verser un montant. Il faut 15 mille Frs Cfa pour la carte professionnelle. La somme est ainsi répartie : 10 mille Fr Cfa pour les frais d’inscription et 5 mille Fr Cfa pour les frais de timbres. On sait que les frais de timbres peuvent être mis en suspens maintenant. En ce qui nous concerne nous à la Direction de la cinématographie, à l’heure actuelle, nous ne récupérons que les 10 mille de frais d’adhésion. Il faut négocier cela dans le nouveau décret. Il y a également les nouveaux métiers. Les ‘’dronistes’’ c’est-à-dire les pilotes de drones ne sont pas pris en compte dans ce décret. On est à l’ère du drone. Il faut donc réactualiser ce décret.