Le gout du sucre ne s’explique pas ! Un morceau dans la bouche de son interlocuteur suffit pour l’aider à comprendre. C’est la même chose avec la musique de Elzo Jamdong. Il incarne une différence d’approche avec un style particulier.
Rassurant et sage comme un « grand frère ». Tête bien faite dans un corps sain, malgré une obsession nutritive dans ses textes, Elzo Jamdong dégage l’incarnation d’un autre type de rappeur. « Ton album est dans les bacs? Le mien est sur les poignets », se targue le rappeur sur sa page Facebook pour annoncer son premier opus Freendong, vendu sur un bracelet de 4gigo contenant 16 titres.
Elzo veut évoluer dans son art. Il est parti d’un rap qui respecte scrupuleusement les règles pour aboutir à un style qui se rapproche de plus en plus de la variété. « J’aime prendre des risques dans le sens positifs du terme. Cette donne m’amène à souvent explorer de nouvelles approches musicales » se vante-t-il, aidé en cela par de brillantes études.
En effet, depuis 1987 à l’obtention de son baccalauréat, El hadji à l’état civil n’a pas quitté son Plateau natal, qui est le centre-ville de la capitale Sénégalaise. En France, il va obtenir sa licence en Langues Etrangères Appliquées, ce qui lui permet de parler à l’aise autant l’anglais que l’Espagnol. Puis, il passe son Master en commerce International.
Une fois le cursus universitaire bouclé, le jeunot s’essaie dans les bureaux. «J’ai six mois durant travaillé dans une entreprise. Mais, le bureau ça ne me dit pas trop. J’ai donc vite fait de retourner à mes premiers amours, pousser la chansonnette » marque-t-il sa différence.
Côté rap, il ne s’aligne pas forcement dans les rangs des blancs-becs de sa génération. Il adore jouer aux paroles « conscientes ». Sa voix le rend crédible. Pourtant, dans le milieu du rap, quand on est gentil et qu’on fait de la variété, on est parfois mal considéré. Ce renoi foncé est sans complexe. Aux antipodes des convenances, il impose en finesse son rap, laissant vibrer à l’infini. Clair de teint, mais également d’esprit, il bannit la mélancolique attitude.
Enragé et engagé si nécessaire, « son rap vient de ses entrailles », mais il refuse de se faire médiatiser, juste parce qu’il a clashé untel ou un autre. Il préfère mériter son succès, en déclamant des kilomètres « de phrases intelligentes ». C’est bien aussi. « A l’heure actuelle, je ne vois pas un rappeur qui vaille la peine que je perde des heures à écrire un texte, puis aller poser ma voix dessus, dans le seul but de le « clasher ». Mes priorités sont ailleurs », fait-il savoir.
Se contenter de faire du rap serait-il surfait ? Depuis quelques années déjà, les rappeurs outre-Atlantique ne se limitent plus à pousser la chansonnette, mais brillent également dans le monde de l’entreprise. « L’artiste quel que soit son registre doit être en mesure de vivre de son art. Nous mettrons toutes les chances de notre côté pour pouvoir licitement gagner des revenus, tout en nous adonnant ce que nous aimons », souligne Elzo… vivre de sa passion en d’autres termes. Il s’y est déjà mis.
Elzo dispose de son propre label. Il confectionne des Tee-shirt, casquettes et autres. Bien que réclamant sa différence d’approche et sa façon parfois distincte de composer ses sons, Elzo ne veut pas pour autant s’instaurer en donneur de leçons. «L’artiste est par essence libre. Je me refuse des lors de m’enfermer dans un style que ce soit ». Dans son premier album, Elzo s’est juste contenté de faire deux featurings. Il a chanté en compagnie de Dip et un autre artiste venu des Usa. Dans ce dernier titre, il évoque les réalités des banlieues du monde. « Selon lui, les galères sont partout pareilles, quel que soit le pays, les jeunes sont souvent confrontés aux mêmes problèmes ».