Minimaliste, non seulement dans le choix des couleurs mais aussi des matériaux, Hylvie SOH châtie son pinceau monochromatique sur un fonds blanc. Un personnage centré, assemblage de « la technique du griffonnage », fait figure emblématique sur la toile. A travers des lignes nées de son stylo feutre, l’artiste tisse les formes qui font jaillir la douceur et la sensualité féminine. L’encre de chine donne une touche particulière aux cheveux de ces portraits. Au style Afro, les portraits de cette gente nous ramènent dans les années précoloniales où la tendance à l’imitation des coiffures occidentales n’était guère d’actualité. Quelles soient aux allures rebelles, fatale ou conformiste, ces femmes donnent à voir par leurs langages corporels. Les expressions faciales laissent transparaitre l’intensité de leurs désirs. Les lèvres pulpeuses, les yeux soit fermés soit ouverts, Hylvie SOH fait ici le culte de la beauté naturelle de la Kemite. Culte qui colle avec les œuvres photographiques de l’artiste Camerounais Max MBAKOP TCHICAPA sur la femme kémite. Toute l’esthétique de ces créatures s’adonne à la nudité du regard pour séduire.
Noir, un hommage à la beauté africaine
Est-ce dire qu’Hylvie SOH est adepte du mouvement Nappyhair ? Ces œuvres nous emmènent à répondre par la positive. D’autant plus que l’exposition d’ une dizaine de ses œuvres est titrée « Noir ». Mot équivoque. Noir ici ne reflète ni un feedback sur la négritude, ni une projection vers l’africanisme.

Hylvie SOH
L’écriture picturale d’Hylvie SOH est un hommage à la beauté Africaine. Sa démarche de création vise essentiellement « L’art pour l’art » ! La conception platonicienne de l’Art au service du Beau mimétique, serait-ce celle dans laquelle se place Hylvie SOH ? L’Art est la belle représentation d’une chose et non la représentation d’une belle chose pour emprunter les termes kantiens. L’esprit de l’admirateur est ici garant du jugement de la portée émotionnelle et esthétique des œuvres de l’artiste.
Mariusca MOUKENGUE
Critique d’Art
Brazzaville CONGO