MODE

Mode : Ibrahima CISSE, ‘’Ndanaane’’ par excellence

La mode, une affaire de femme sous nos tropiques ? Que non! Les femmes mettent en valeur le travail des créateurs et créatrices tout comme certains hommes qui dans leur démarche de tous les jours sont de véritables mannequins. Ibrahima CISSE est l’un d’entre eux. Il valorise le #MadeInSénégal comme personne.  CREACTEURS, Fashion curator 221 c’est lui. L’homme, très présent sur les réseaux sociaux, est un magazine de mode à lui tout seul, notre #AnnaWintourLocal. Toujours classe et élégant, il milite, critique et fait connaitre les acteurs de la mode de son pays. Il a accordé une interview à Africulturelle, Entretien.

Africulturelle : Qui est Ibrahima CISSE?

Ibrahima CISSE est tout d’abord un financier qui a acquis de l’expérience dans la gestion de portefeuille client et de projet de développement communautaire respectivement à la Sonatel puis à Plan International avant de se tourner vers sa passion: la mode

Depuis quand avez-vous commencé à vous intéresser à la mode?

Depuis toujours pour la mode de façon générale mais plus précisément, depuis plus de dix ans maintenant, concernant la mode « Made In Sénégal ». Au début j’étais juste observateur et la proximité avec les acteurs m’a emmené à me pencher beaucoup plus sur les contenus et contours de la mode locale. Aujourd’hui, je lutte pour optimiser la visibilité de la production de la mode locale dans le monde entier à travers des projets innovants. Je travaille aussi constamment sur des projets culturels d’envergure avec pas mal de stylistes, modélistes et acteurs de la mode au Sénégal. A ce jour, je ne vis que pour le rayonnement des marques qui misent sur la qualité et je les défends avec force argument.

CREACTEURS, pour la labellisation et la structuration de la mode locale

Vous êtes l’initiateur de Fashion Curator 221. Présentez-nous ce projet?

Fashion Curator 221 est l’un des trois axes du projet globale appelé CREACTEURS. Ce dernier vient apporter un début de solution face à l’absence de label et de structuration de la mode locale.

Ainsi, Fashion Curator 221 a été initié pour répondre aux besoins de veille et de promotion de la mode locale à travers ses acteurs et leurs produits.

La mode au Sénégal, un désordre organisé

Aujourd’hui on ne peut parler de la mode sénégalaise en faisant fi d’un ambassadeur comme vous. De façon générale quel est le regard que vous portez sur le secteur au #Sénégal?

Un grand désordre organisé. Il faut avouer qu’il y’a un manque de réaction de l’état pour une régulation du milieu de la mode au Sénégal mais bien heureusement que la plupart des acteurs n’attendent pas, ils se forment en associations et vont à leur rythme et selon leurs standards.

Par contre, la force résidera dans la combinaison des efforts de tous ces groupuscules pour dessiner une vision commune capable de propulser la création à un niveau industriel et dans la même veine la rendre plus compétitive sur le plan local et international.

Depuis un certain moment maintenant, nous avons des marques de vêtements dignes de ce nom et la tendance est de s’habiller local ce qui est une bonne chose. Cependant il y’a du chemin à faire dans la formation et la professionnalisation de plus de la moitié des acteurs afin que les produits finis mis sur le marché soient vraiment de qualité et dans des standards internationaux.

Tout compte fait il faut de tout pour faire un monde.

Qui sont ces stylistes qu’on peut appeler la relève ?

Les stylistes susceptibles aujourd’hui de pouvoir assurer la relève sont nombreux mais sur une liste non exhaustive on peut aisément citer

Ibrahima SENE – SARTORISEN

Lahad GUEYE – marque ALGUEYE

Bijou SY – marque TOUTY

Mouhamed Thiam – marque Momo le Bottier

Rama DIAW – marque Rama Diaw

Alia BARE – Face to Faith

Felicien Parfait Mougnol – Parfait Ikouba

Helene DABA – Sisters Of Africa

Mara Ndiaye – Maraz

Bobo by sag

Selly Raby Kane-SRK

SEYDINA

Malick Badji – Nio Far

Papi – Mwami

Sassy – SassyChic

etc

Vos coups de cœur?

SRKALGUEYETOUTYMOMO LE BOTTIERNIO FAR

Ce que vous appréciez moins dans la mode actuelle?

Le manque de formation, le manque d’événement de mode, le rapport qualité prix de certaines enseignes, le manque de structures formelles de vulgarisation

Partie prenante d’une initiative comme le Fimodak, revenez sur le concept et dites-nous ce que nous réserve la prochaine édition ?

Le FIMODAK est une vitrine internationale de mode qui promeut le savoir – faire des créateurs locaux et internationaux. Sa particularité c’est de présenter au public de jeunes designers techniquement bien outillés et qui proposent des tenues bien élaborées. Il encourage les créateurs à s’inscrire dans une logique de production d’échelle (prêt à porter).

Cette édition comme les précédentes réserve bien des surprises tant sur la qualité des designers invités que sur le contenu de son programme.

Le mot de la fin?

Merci pour l’intérêt porté sur ma personne.

Il nous faut être conscient de la place qu’occupe l’Afrique dans le monde actuel de la mode. Une fois que nous serons bien au fait que de l’autre coté les sources d’inspirations tarissent et que la mode en Afrique reste encore timide, nous pourrons jouer pleinement notre rôle de leader mondial.

Oumy Régina SAMBOU

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2 Comments

  1. Bon courage Ibrahima, les générations à venir t’en seront reconnaissantes.

  2. Bon courage Ibrahima, les générations à venir t’en seront reconnaissantes.

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