Jeune figure de la scène musicale marocaine, Fatine Moubsit entend faire parler d’elle bientôt sur les grandes scènes. A peine sacrée championne du Maroc de slam, la jeune étudiante en psychologie à Casablanca nourrit déjà de grandes ambitions. Avec en prime, la préparation pour sa participation à la Coupe d’Afrique du slam poésie, en novembre prochain à N’djaména au Tchad. Mais également, un album viendra à moyen terme, pour apporter assurément plus de psycho au slam.
Véritable poésie urbaine qui réunit des personnes de tous les horizons et de tous les milieux sociaux de par les thématiques qu’il aborde, le slam s’est vu fortement populariser ces dernières années par des vedettes de renommée dans plusieurs pays du monde.
Au Royaume du Maroc, dans les pratiques musicales, le slam ne jouit pas encore d’une aussi grande notoriété, comme le rap par exemple. Cependant, ses aficionados se comptent de plus en plus aujourd’hui, beaucoup mieux que par le passé. Fatine Moubsit est de ces jeunes qui se passionnent pour un art aussi « libérateur qu’enchanteur », selon elle, et qui requiert une certaine maturité dans le maniement du verbe.
Une enfance bercée par la pratique musicale
Si les débuts de Fatine en slam ne datent pas d’assez longtemps, sa passion pour l’art et la musique remonte à son plus jeune âge. En effet, dès l’âge de 6 ans elle est inscrite par sa mère au cours de danse classique. A ses 9 ans, Fatine se retrouve au Conservatoire pour y étudier la musique et le théâtre. « J’étais inscrite au solfège et au piano et aussi à des cours d’art dramatique », se souvient-elle. Encouragée par ses parents, Fatine se passionne également pour la poésie et l’écriture.
Aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Et chez cette fleur à peine éclose, cette passion a également mûri, au point de cultiver chez la jeune artiste un grand penchant pour le slam. Agée seulement de 22 ans, Fatine est étudiante en 3ème année à l’Ecole Supérieure de Psychologie de Casablanca. Mais ses textes affichent une maturité grandiloquente, ce qui pour beaucoup, la prédestine à une carrière prometteuse. « J’ai découvert le slam grâce à un ami qui m’a fait écouter Grand corps malade », (Fabien Marsaud de son vrai nom est un célèbre poète-slameur français) relate la jeune marocaine. Très vite, Fatine décide de ne plus se séparer de ce qui est cataloguée comme une poésie urbaine. « J’ai trouvé que c’est ce qui est proche de la poésie. Or moi j’aime l’écriture, tout ce qui est poétique. La poésie c’est une voix de sublimation, c’est un processus qui me construit, qui me structure, et le slam requiert une certaine liberté de parole », confesse Fatine.
Des textes autobiographiques
La slameuse qui suscite déjà l’admiration de tous s’inscrit dans une approche « autobiographique » et aborde dans ses textes des thèmes récurrents comme la solitude, l’amour, la douleur, la souffrance, les droits de la femme. Le samedi 5 mai dernier, Fatine est sacrée championne du Maroc du slam, au terme d’une compétition âprement disputée entre plusieurs slameurs venus des différentes villes du Royaume. « Je ne m’inscris pas trop dans un esprit de compétition mais je dois avouer que c’est une fierté de pouvoir représenter mon pays à la Coupe d’Afrique de Slam Poésie (Casp) qui pour moi sera une nouvelle grande expérience », se réjouit Fatine.
Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI