Si le film « Black Panther » est plébiscité à travers le monde, ce n’est pas seulement pour la qualité de l’écriture, la belle histoire et des acteurs. Il y a aussi la musique. Le sénégalais Magatte Fall a assuré toute les percussions qui ont accompagné les scènes du film. AfriCulturelle a eu la chance de l’interviewer pour avoir ses impressions sur le travail accompli.
Qui est Magatte Fall
Magatte Sow est un artiste / percussionniste sénégalais né à Harlem, New York et élevé à Los Angeles par ma mère Mareme Faye et mon père Malick Sow. Magatte Fall est mon nom de scène en hommage à mon homonyme le grand joueur de Tama Magatte Fall.
Quand est-ce vous avez commencé à jouer du sabar
Etant issu d’une famille de percussionniste, j’ai commencé à jouer du sabar très jeune.
Qui étaient tes maîtres ou tes influences dans cet art qu’est le sabar ?
J’ai eu plusieurs professeurs de sabar dans ma vie. Les principaux sont Omar Mboup, Cheikh Tirou mboup, Mar Gueye, Dame Gueye, Bara Mboup, la légende Doudou ndiaye Rose et tant d’autres…
En ce moment, vous êtes sous les feux des projecteurs suite à votre participation dans la bande originale du film Black Panther produite par Ludwig Göransson. D’abord à quelles chansons avez-vous participé ? Comment s’est passée cette collaboration ? Il faut préciser qu’il y a également Baba Maal et Massamba Diop qui y ont pris part.
Quand un ami m’a associé au projet, honnêtement je ne savais pas que ce serait pour ce film. J’ai beaucoup enregistré dans ma vie, donc je suis venu avec l’idée que ça allait juste être une autre séance d’enregistrement comme d’habitude. Même quand j’ai écouté les enregistrements de Massamba Diop au tama et Baba Maal aux chants, je pensais que j’allais juste enregistrer quelques notes pour juste une session. Mais ce qui est arrivé c’est que Ludwig m’a permis de créer mes propres compositions pour accompagner chaque scène du film. J’ai joué du sabar et du djembé pour ce film avec mon groupe. Ce que j’imaginais être une simple séance s’est transformé en plusieurs session tantôt avec mon groupe, tantôt en solo.
Comment appréciez-vous le résultat final de Black Panther ? La bande originale ? Le film ?
Honnêtement, après avoir vu deux fois le film, j’adore le produit fini et c’est un honneur de faire partie de cette aventure. Ludwig a fait un travail incroyable en mettant ensemble les influences musicales du continent et de la diaspora. Je suis content qu’il ait fait autant de recherches. Il voulait toujours comprendre la signification des rythmes que je jouais. Moi-même je m’assurais que tout ce que jouais avait un lien avec les traditions décrites dans les scènes.
Vous êtes aussi le percussionniste d’Angélique Kidjo avec qui vous avez remporté des Grammy. Comment l’avez connue et quelles sont vos relations ?
Je joue avec Angélique depuis 2009. C’est le bassiste camerounais André Manga qui nous a présentés. Il jouait avec elle à ce moment et avait entendu qu’elle cherchait un autre percussionniste. He il a organisé un rendez-vous et ils sont venus à New York m’auditionner… On connait la suite.
Avez-vous déjà collaboré avec des artistes sénégalais ? Quels sont vos liens avec le Sénégal ? Connaissez-vous le pays ?
Grâce à mes parents, je ne sais pas que parler le wolof. J’allais chaque année au Sénégal quand j’étais enfant. Je suis très lié à ma famille du côté de mes deux parents et j’ai beaucoup d’amis là-bas. J’ai aussi joué avec Youssou ndour, Wally Seck, Viviane, etc. Dans mon travail, je joue tout le temps dans des tannebers [soirée dansante animée avec des sabars, ndlr], des combats de lutte traditionnelle… Ma mère aussi organise des ateliers de danse et musique et j’y participe.
Quels sont vos projets pour 2018 ?
Je vais continuer à travailler sur mon premier album solo qui sera enregistré aux Etats-Unis et au Sénégal. Je vais également être sur la tournée d’Angélique Kidjo. Je vais aussi continuer à donner des cours de percussion. Je compte également commencer à jouer beaucoup plus avec mon groupe, Generation Percu et jouer mes compositions en live.
Votre dernier mot ?
Merci à tous. ONE LOVE!
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