Situé dans le premier arrondissement de Brazzaville en République du CONGO, le club des femmes Artistes peintres et sculptures (CFAPS) est un centre d’art axé sur la peinture et la sculpture. Il est créé en 2000 sous la direction de l’artiste congolaise autodidacte Florence BILAMPASSI. Cette dernière veut transmettre aux générations futures un savoir-faire artistique et par la même occasion encadrer des jeunes filles-mère en leurs donnant un cadre d’expression sain. Notre analyse se focalise particulièrement sur la sculpture.
En effet, les sculptures réalisées dans ce centre sont le fruit d’un véritable travaille de recyclage. A travers des matériaux de récupérations, des formes se créent. Des figures époustouflantes, vertigineuses prennent vie par la manipulation des tubes carrés, des fers de six, fers de douze, des fils électriques abimés, papiers et des boites en plastique de tout genre. A l’aide des capsules de bières locale et des cannettes en aluminium, les artistes matérialisent des sculptures de près de cinq mètres de longueur en forme humaine, d’éléphants, des poissons… Le métal est pour ces sculpteurs, ce que la plume est pour l’écrivain.
Il est question ici de donner une autre existence artistique à des objets qui après leurs premiers usages deviennent de véritables polluant de l’environnement. Cette tendance à sonner l’alerte face à la menace que subi l’écosystème, est aussi remarquée dans les travaux du peintre sculpteur Sénégalais Momar SECK qui dans son œuvre « Embouteillage » présentée à la Biennale de Dak’Art en 2014, utilise uniquement des matériaux de récupération. Serait-ce par soucis de recycler simplement des objets, ou est-ce l’éclosion d’une véritable philosophie esthétique de créer une écriture fondée sur l’utilisation des matériaux accessibles à tous dans le but d’en donner une valeur artistique ? Phillipes HOUEDANOU ZOUNTEGNI, peintre et sculpteur béninois estime que les artistes : « doivent être aujourd’hui les véritables vecteurs et relais dans le combat pour un environnement bien protégé et assaini »
Ce centre, connu sur la scène européenne à travers ses œuvres, demeure méconnu à l’échelle nationale. 80% des œuvres produits dans ledit centre sont exportées. Plusieurs femmes en intégrant ce centre ont sous l’influence de la démarche de création de celui-ci, développé un style de vie favorisant la protection de l’écosystème.
Dans un monde de consommation, repenser le quotidien à travers son Art est sans doute un élan noble.
Mariusca MOUKENGUE
Poète-Critique d’Art, Brazzaville CONGO