Le ministère de la Culture a promis de soutenir davantage l’Association Saint-Louis jazz dans l’organisation du festival éponyme qui s’est tenu du vendredi 26 Avril et s’est terminé le 30 Avril 2019. Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, était le samedi 27 avril dans la vieille ville et a promis aux organisateurs un appui annuel de 50 millions de Frs CFA.
BIGUE BOB (envoyée spéciale à Saint-Louis)
‘’Le ministre de la Culture m’a appelé avant-hier (ndlr jeudi) pour me dire qu’il allait venir à Saint-Louis. Il est retenu par des questions de calendrier. Mais il viendra quel que soit alfa avec l’enveloppe du président de la République et c’est ce qu’il a fait en compagnie du maire’’. Ainsi répond le président de l’Association Saint-Louis jazz, Ibrahima Diop à ceux qui pensent qu’Abdoulaye Diop et le maire de la ville tricentenaire, Mansour Faye ont raté l’ouverture. Il ne veut en aucune manière mettre l’accent sur l’absence de ces deux autorités vendredi soir à la cérémonie officielle d’ouverture de la 27eme édition du festival international de jazz de Saint-Louis. ‘’Je ne veux pas polémiquer sur cela’’, a-t-il lancé pour clore le débat. A juste raison ! La présence de ces dernières ne serait que symbolique et ne donnerait pas plus qu’un cachet officiel à l’évènement qui n’en a pas forcément besoin. Aussi, la visite de ce duo samedi au siège de l’Association Saint-Louis n’est que ‘’salvatrice’’ selon Me Diop. Une enveloppe de 20 millions a été remise à l’occasion aux organisateurs de cet évènement. Les 5 millions constituent le soutien du ministère de la Culture et de la Communication et le reste celui du Président de la République Macky Sall. Cela vient atténuer les tensions de trésorerie puisque jusqu’à samedi le budget estimé à 180 millions n’était couvert qu’à 40%. La session de cette année a même failli ne pas se tenir par manque de moyens. ‘’N’eût été la Bicis, cette édition ne se serait pas tenue’’, a indiqué Me Diop. ‘’Les subventions tombent toujours tardivement à cela s’ajoute cette année le calendrier électoral’’, a-t-il expliqué.
Les problèmes de trésorerie persistent
En outre, chaque année, des problèmes de trésorerie se posent. Donc, dire que l’édition a failli ne pas se tenir cette année n’est qu’une rengaine. C’est pourquoi, le maire de Saint-Louis Mansour Faye a demandé au ministre de la Culture et de la Communication d’inscrire le festival de jazz dans son budget annuel. Une requête bien prise en charge. Abdoulaye Diop a annoncé avoir instruit ses collaborateurs dont le directeur des Arts, dans la phase évaluation de Saint-Louis jazz, de voir les zones d’amélioration dont une inscription budgétaire. Mieux encore, à en croire le président de l’Association Saint-Louis jazz, le ministre de la Culture et de la Communication a confirmé un soutien annuel de 50 millions qui sera inscrit dans le budget annuel du département qu’il dirige. Lors de la cérémonie d’ouverture vendredi soir à la Place Faidherbe, le directeur du Patrimoine, Abdou Aziz Guissé venu représenter Abdoulaye Diop donnait les prémices de ce que va désormais devenir la collaboration entre la tutelle et les organisateurs. ‘’Je puis vous assurer que des dispositions très nettes ont été prises, et vous en aurez la primeur en rencontrant le ministre de la Culture et de la Communication qui va dans les jours à venir, revoir ce partenariat avec l’association pour que la présence de la tutelle soit effective en termes d’appui, d’accompagnement et de soutien (…) Sur instruction du président de la République, le ministre de la Culture s’est engagé à revoir à la hausse le budget pour l’organisation du festival, et la convention a été signée’’, disait-il. Une décision qui résulte d’un constat : ‘’Nous sommes conscients que le rayonnement du Sénégal à l’étranger dépend de sa culture donc il nous faut améliorer le festival de jazz qui est devenu un label’’, a soutenu Abdoulaye Diop.
‘’Les Saint-louisiens ne nous soutiennent pas du tout’’
Seulement, il est utopique de croire que ce seul acte va permettre de faire vivre cette manifestation. ‘’L’Etat ne devrait même pas soutenir ce festival parce qu’étant organisé par un privé’’, a reconnu Me Diop. Une manière de dire que c’est aux organisateurs de trouver les moyens suffisants. Ces derniers seraient dans cette optique. On est dans le conditionnel parce qu’on annonce depuis belle lurette la mutation de l’Association Saint-Louis jazz en fondation pour prétendre à plus de financements. Mais l’on reste toujours dans les effets d’annonce. ‘’L’Assemblée générale extraordinaire a adopté les statuts et est d’accord pour qu’on en fasse une fondation. Les statuts sont enregistrés. Il reste à constituer le fonds de dotation. Si nos créanciers acceptent de convertir leurs dettes en participation au quart du budget de la fondation qui doit être de 100 millions, ce sera très heureux. On démarrera avec ça’’, a-t-il fait savoir pour dire que les choses commencent à se concrétiser. ‘’Pour le reste, les Saint-Louisiens n’ont qu’à venir. Ils ne soutiennent pas l’Association, pas du tout. Ils ne font que critiquer ce que nous faisons. Il faut qu’ils arrêtent de tirer à boulets rouges sur le festival‘’, a-t-il dit. En attendant, que cela se fasse, l’Association essaie d’améliorer sa santé financière. Selon Me Diop, les déficits des diverses éditions tenues sont résorbés pour la plupart. ‘’Il n’y a presque plus de dettes’’, a-t-il assuré.
© Affiche Festival Saint Louis Jazz