Située au rond-point Moungali dans le 4eme Arrondissement de Brazzaville en République du Congo, l’Ecole de Peinture de Poto Poto est reconnue comme centre d’Art en 1951. Ayant pour fondateur Pierre LODS, cette structure est un cadre d’initiation à la peinture depuis l’époque coloniale. Certains artistes comme GOTENE et OWASSA pour ne citer que ceux-là ont été témoins de l’histoire de ce centre. Brazzaville étant la capitale de la France libre, cette école inspirera Léopold Sédar SENGHOR dans la création du « Festival Mondial des Arts Nègres » de Dakar en 1966.
A l’origine de la peinture de Poto-Poto étaient représentées des « mickés » qui ont par la suite fait place à une peinture du quotidien rurale de ces peintres autodidactes pour certains. La prépondérance des animaux et des femmes en activité sur les toiles serait née du désir des Artistes de rompre avec « le style plat » de leurs prédécesseurs. Riverains et dessinateurs à la base pour la plupart, l’évocation de la « femme-nature » serait pour eux un moyen de rendre hommage à celle-ci, vue dans ses attributions traditionnelles. Ici, il n’est fait nullement état de cette « femme-contemporaine » dont la « Fécondité » n’est pas l’unique atout. N’est-ce pas une manière de faire la politique de l’autruche, en gardant dans l’ombre l’éclat de la femme contemporaine, membre actif de la société actuelle ?
Des toiles aux inspirations abstraites à celles aux styles divisionnistes et POP Art, les tableaux portant sur le thème des éléphants sont aussi une marque de fabrique du style : « Ecole de peinture de POTO POTO ».
Une analyse minutieuse de ces œuvres semblerait nous faire converger vers un seul récit celui : des enfants « Joueuses de Ndzango » et des « Joueurs de billes » indifférents aux aînés à l’heure du « Départ du marché ». Ils ignorent tout de la valeur de la « Cuisine africaine » servie un « Jour de fête » par « Les femmes Sahara ». Jour où « Les sapeurs » et amoureux de « La sape » sont en harmonies avec la « Danse Otsiérako (Téké) » et la « Danse des mickés » au rythme du « Souffleur de corne » qui invoque la « Fécondité » afin que ces femmes deviennent des « Mama Mapassa ».
Cette analyse est le fruit de l’observation de Vingt-deux (22) tableaux polychromiques, peints entre 2014 et 2017. Ils sont le reflet de l’actualité artistique de l’école de peinture de Poto-Poto. Il est à la fois possible de s’interroger sur la réalité d’un travail de recherche contemporain et de convenir qu’il y’a une la mise en lumière d’un classique, en faisant l’analyse des œuvres réalisées dans ce centre.
Sous d’autres cieux, ce serait une peine perdue de résister à l’envie de se poser la question de savoir : l’Art plastique entendu par l’Ecole de Peinture de Poto poto est-ce évidemment un « Art du relais » ou « un Art de création » ?
Mariusca MOUKENGUE
Poete-Critique d’Art
Brazzaville CONGO