Derrière le côté parfois «abstrait» de son œuvre, il y a surtout beaucoup d’incertitude. Celle d’un jeune peintre parfois déboussolé, qui ne sait pas «quelle direction» la jeunesse de son pays va bien pouvoir prendre. Daniel Dodin, qui vient de représenter les Seychelles à la 8ème édition des Jeux de la Francophonie, y est donc allé, en pensant à eux…Intitulée «Une journée différente », son œuvre porte les traces de cette impasse.
Même si, dans ses lignes moins abstraites, le travail de l’artiste est surtout le «reflet» de ce qui se passe vraiment dans son pays ; «des jeunes qui tombent dans la drogue, des jeunes désœuvrés, qui revendent les bouteilles en plastique qu’ils ramassent ici ou là, en espérant gagner très vite de l’argent».
Une situation qui a le don de préoccuper l’artiste, quand on sait que, selon Daniel Dodin, «70% de la jeunesse aux Seychelles» a eu, ou a encore un problème avec la drogue, sans parler de l’insécurité.
L’œuvre du peintre exprime justement ce malaise : une «société (qui) critique (sa) jeunesse », qui tanguerait entre délinquance et «terrorisme» ; une jeunesse pointée du doigt parce qu’elle aurait «perdu», dit-on, «la direction de la vie».
Et en attendant de pouvoir enfin sortir de cette impasse, Daniel Dodin et ses coups de pinceau cherchent sans prétention à «guider», à «éduquer», et à «transmettre», pourquoi pas, quelques ondes «positives ».