En 2007 aussi, c’était lui…Le Pr Samba Gadjigo, qui enseigne le français et la littérature africaine dans une université américaine, publiait «Ousmane Sembène-une conscience africaine», un ouvrage préfacé à l’époque par Amadou Makhtar Mbow. Samba Gadjigo, qui lui a aussi consacré un long métrage documentaire, «Sembene !», veut donc rendre hommage à cet «homme complexe» devenu son «tonton». 72h d’hommage, qui commencent ce vendredi 9 juin, 10 ans jour pour jour après le décès de Sembène, et qui se poursuivent jusqu’à ce dimanche 11 juin.
Au menu, plusieurs films de Sembene évidemment…A voir ou à revoir, 5 sur les 9 de l’homme à la pipe : «Guelwaar», «La Noire de», «Xala», «Le Mandat» et «Emitai». Et si les films de Sembene sont réservés au Sénégal, le «Sembene !» de Samba Gadjigo sera quant à lui (aussi) diffusé dans près d’une quarantaine de pays, y compris au Sénégal.
Parmi les incontournables de cet hommage : le recueillement de ce 9 juin (9h) au cimetière musulman de Yoff, où repose Sembene Ousmane, la cérémonie officielle prévue à Daaray Sembene, la Maison de la Pédagogie de l’Image à Thiès, qui accueillera d’ailleurs la toute première projection, de ces 72 heures, du film de Samba Gadjigo.
Un hommage : oui, mais…«Pas pour pleurer sa mort, mais pour célébrer (la) vie» de ce personnage pas comme les autres ou de cet «homme complexe», pour parler comme Samba Gadjigo. Et au-delà de l’homme lui-même, «le message que son œuvre a porté», inspirant plusieurs générations de «cinéastes et écrivains».
Derrière ce projet «Sembene accross Africa», ou «Sembene à travers l’Afrique», il y a la compagnie Galle Ceddo Projects, créée par Jason Silverman et Samba Gadjigo lui-même, qui collabore avec plusieurs «institutions africaines». Histoire d’en faire une «commémoration populaire».
«Sembene !» de Samba Gadjigo gratuit pendant 72h
Voilà qui devrait faire de nombreux heureux, les propos sont de Samba Gadjigo lui-même: «Netflix, qui distribue notre film, a accepté, pendant les 72 heures que va durer la commémoration », donc du 9 au 11 juin, «de suspendre notre contrat, et de permettre à tout individu ayant accès à un ordinateur ou à une connexion Internet, de télécharger le film gratuitement et de le regarder »…Et donc en toute légalité !