Le Saint-Louis Jazz Festival ne nous avait pas habitués à être si long, mais cette 25ème édition doit bien valoir que l’on ne fasse pas comme d’habitude. Cette année, le Festival ira donc du 24 avril au 1er mai. Huit jours, et autant de «têtes d’affiche», une innovation là encore, loin des deux grosses pointures, à peu près, des précédentes éditions. Le responsable de la programmation, Birame Seck, annonce d’ailleurs l’arrivée du bassiste américain Marcus Miller, qui nous avait fait faux bond l’an dernier, pour des questions de «sécurité». On se souviendra de cette édition 2016 d’abord annulée par un arrêté du préfet, puis sécurisée, quelques mois après l’attentat de Grand Bassam en Côte d’Ivoire. Ce sera aussi le cas cette année, où l’équipe du Festival, qui est une «association privée», va «collaborer» avec l’administration, avec l’Etat.
Marcus Miller se produit donc le 25 avril, juste après le chanteur congolais Lokua Kanza, un autre grand nom de la musique. Le chanteur sénégalais Baaba Maal sera quant à lui l’invité du concert de clôture, le 1er mai prochain, que les organisateurs ont voulu à la fois «dansant» et «populaire», dans l’esprit du Festival, qui cherche à se rapprocher davantage de son public, et qui devrait aussi servir de «pont culturel»…Entre la Gambie et le Sénégal, avec la prestation annoncée de Jaliba Kouyateh, qui succèdera sur scène, dès ce 24 avril, à l’Ensemble philarmonique de l’Armée sénégalaise.
Parmi les hôtes de cette 25ème édition, on citera encore le Jamaïcain Monty Alexander, pianiste de jazz, l’ «excellent bassiste» sénégalais Alune Wade, le chanteur et musicien américain Lucky Peterson, «dépositaire vivant du blues», pour parler comme Birame Seck, le duo américano-sénégalais Lisa Simone (la fille de Nina Simone) et Hervé Samb, le groupe Nakodjé, le pianiste Jacky Terrasson et son vieil ami le trompettiste Stéphane Belmondo etc. Voilà en gros pour le In.
En off, on aura aussi de «grands noms» : Baaba Maal, Wasis Diop, le batteur Cheikh Tidiane Fall, et Omar Pène, dont le concert est le fruit d’un «partenariat » entre le Jazz Festival lui-même et le Festival Colloque International de Saint-Louis, le Festicoll, organisé par l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, du 27 au 29 avril prochain.
Kyle Eastwood, le fils de l’acteur américain Clint Eastwood, sera quant à lui l’un des invités-surprises de ce 25ème Festival de jazz de Saint-Louis.
Pour réunir tout ce beau monde, il faut évidemment pouvoir «convaincre». Birame Seck explique à ce sujet que pour ces messieurs et dames de la musique, c’est parfois le «grand saut dans le vide», habitués qu’ils sont à plus de «grandes villes» ou à de plus «grandes scènes». Mais disons que Saint-Louis fait (aussi) jouer son statut de «patrimoine mondial de l’Unesco», même si, autour de ce Festival d’un quart de siècle, il y a tout un «réseau de tourneurs», d’agents, de musiciens…
A côté, le Festival sert aussi de «tremplin» à de «jeunes talents» de Saint-Louis, qui s’habitueraient ainsi à «de grandes scènes», ou de «vitrine économique» à la ville de Saint-Louis.
Fara Tall, le Vice-Président de l’association Saint-Louis Festival, raconte, pour la petite histoire, que le Festival est justement né, à l’époque, pour combler un vide : la «saison morte du tourisme saint-louisien» au mois de mai, qui obligeait certains hôteliers, par exemple, à mettre leur personnel au «chômage technique».