LITTERATURE

Pour la création de Bibliothèques Sénégalaises

Les bibliothèques dans la société orale, aujourd’hui et demain ? C’est ainsi que le Goethe Institut  du Sénégal a posé le débat sur la place des bibliothèques dans un pays où l’oralité règne en maitre.

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C’est un appel solennel à une synergie des bibliothécaires, spécialistes en sources orales et d’autres acteurs du patrimoine qui a été lancé pour la mise en place d’un cadre de réflexion et d’action dans le but de sauvegarder et de valoriser le patrimoine historique et culturel du Sénégal. Le Goethe Institut qui a réuni au niveau de la Salle Amady Aly Dieng des bibliothécaires et archivistes, des communicateurs traditionnels, des journalistes culturels et professeurs de lettres a eu droit à un fort plaidoyer des participants. Ils ont appelé à des actions concertées pour la construction de la Bibliothèque nationale du Sénégal. Ils n’ont pas manqué également de plaider en faveur de  bibliothèques publiques plus innovantes et aux normes, mais également le développement de bibliothèques dans chaque municipalité, conformément au Code des Collectivités locales. La culture étant de façon générale une compétence décentralisée

Les participants à ce colloque ont appelé à la création d’une synergie nationale autour des archives audiovisuelles, vu leur fragilité et vulnérabilité, afin de les sauvegarder et de les valoriser dans une approche systémique.

Réfléchir sur des bibliothèques adaptées au Sénégal

C’est sous forme de boutade, que Philippe Kuppers lors de son allocution de bienvenue a affirmé que les conclusions du Panel serviront au Goethe Institut pour la mise en place de la bibliothèque de l’institut dans ses nouveaux locaux.

Du point de vue de l’occident, les bibliothèques sont des lieux  de savoir par excellence a tenu à rappeller Bouya Fall. La directrice du Centre d’information et de la Bibliothèque du Goethe Institute déplore toutefois la non prise en compte de l’oralité lors de l’implantation de ces bibliothèques dans le milieu sénégalais. Aujourd’hui comment relier l’oral et l’écrit ? Le digital peut-il être une solution surtout face au fort taux de pénétration des smartphones ? Comment redynamiser les bibliothèques et l’adapter aux réalités africaines ? Des questionnements qui ont des débuts de réponse dans les premières allocutions. Le Président de l’Asbad Thierno Kandji a tenu à rappeler que dès le 15e siécle selon Pr Ibnou Samb ancien directeur de l’IFAN ‘’ l’enseignement supérieur, la recherche scientifique  et la culture de bibliothèque faisait partie de l’histoire régionale ouest africaine’’.

Quid des langues nationales?

Très vite, il est apparu que la conception de la bibliothèque n’est pas qu’occidentale. Il existait des bibliothèques, tenues par des lettrés arabes. Et pour en parlait, Youssou Mbargane Mbaye, Pr Massamba Mbaye et Babacar Mbaye Ndaak se sont livrés à cet exercice.

Ils ont rappelé la nécessité de promouvoir davantage les langues nationales et la culture de l’art oratoire dans les bibliothèques pour une politique d’animation inclusive. A ce propos, le Goethe Institute compte organiser une formation des bibliothécaires en langues nationales, en partenariat avec l’ASBAD. Ils ont insisté sur la nécessité de former des bibliothécaires sur l’aspect animation  pour qu’ils soient mieux outillés afin de valoriser le patrimoine tangible comme intangible. Un autre aspect qui a été abordé, la prise  en compte des arabisants qui bien que nombreux ne sont pas trop pris en compte. Ils ont appelé aux changements de paradigmes. Ceux des occidentaux ne doivent pas être les seuls à avoir droits de cité.

Nécessité d’une Bibliothèque Nationale

Le deuxième panel était consacré aux bibliothèques selon le modèle occidental. Un rappel a d’abord été fait : la nécessite de ne pas reléguer l’oralité au passé car elle se vit intensément au quotidien. Pour les panélistes, qu’étaient Mariétou Diop Diongue, SadaKane et Mandiaye Ndiaye il est d’une impérieuse nécessité de capitaliser la somme des expériences accumulées par rapport aux sources orales collectées.

 Ces experts du livre n’ont pas manqué d’évoquer la Bibliothèque nationale, qui faisait partie du projet des sept merveilles de Dakar. Aujourd’hui, elle n’est plus à l’ordre du jour.  La suggestion a été faite d’en faire une question d’intérêt national, qui transcende les associations et corporations professionnelles. La situation très critique des bibliothèques nationales au Sénégal, véritable moteur de promotion de la lecture, notamment la modicité de leur budget a pris une large part aux débats.

Oumy Régina SAMBOU

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