Pour décompresser, par passion, elle crée des tenues originales à la finition soignée. Denise Sarr Senghor, réfractaire à la couture quand elle était jeune s’en donne à cœur joie aujourd’hui. Elle considère qu’ « Il faut vivre sa passion, se faire plaisir en vivant son métier de rêve, donner vie à ses rêves».
Elle crée des modèles où on retrouve les tissus classiques mélangés avec des tissus africains. Non, on ne parle pas de wax devenu africain par la force des choses mais bien des tissus africains comme le kita, le bogolan, le baoulé, le lépi entre autres. Le 16 décembre 2017, nous avons eu un entretien avec elle à l’occasion d’une vente privée qu’elle organisait au siège de Splendeurs d’Afrik.
RH et couture
Je m’appelle Denise SARR épouse SENGHOR. Je suis titulaire d’une licence en anglais (UCAD) CS Civilisation Britannique et d’un Master 2 en Gestion des Ressources Humaines (Sup de Co). Chef de service Ressources Humaines dans une grande entreprise Télécoms de la place, je suis dans la création à mes heures perdues. Je nourris une grande passion pour la mode/le stylisme même si je suis autodidacte.
Splendeurs d’Afrik
Notre continent l’Afrique doit gagner sa place dans le concert des peuples et des nations. Splendeurs d’Afrik est une marque de vêtements qui souhaite apporter sa pierre à l’édifice en faisant connaître la mode et la culture africaine sur l’échiquier international et en encourageant le consommer local.
A nous, africain de rappeler que l’Afrique est le berceau de l’humanité et de nous enraciner dans notre propre culture. Splendeurs d’Afrik a l’ambition de s’ouvrir au monde afin d’unir les diversités et de créer des ponts là ou d’autres souhaitent créer des murs. La marque est donc un voyage entre les us, coutumes et traditions, avec toujours un regard ouvert sur le monde, tout en s’inspirant des contrastes des cultures d’ici et d’ailleurs.
Littéralement, la splendeur signifie un grand éclat de lumière (La splendeur du soleil) très grande beauté (splendeur d’un paysage), c’est une lumière très intense et que rien ne ternit (à propos d’un astre, d’une chose brillant par elle-même ou sous l’effet d’une source)
En résumé Splendeurs d’Afrik, c’est l’Afrique dans toute sa beauté, sa richesse, sa culture, son histoire, l’Afrique dans toute sa splendeur.
Mix de matières
Dans la gamme des produits qu’offre Splendeurs d’Afrik, vous trouverez de sublimes collections de mode mêlant tissus ethniques, des coupes africaines et européennes tendances. Tout ceci pour réaliser des robes ethniques, boubous africains, ensembles, chemises, vestes, kaftans et accessoires très originaux.
Splendeurs d’Afrik propose à sa clientèle un mélange de matières à l’image de la diversité du monde en général et de l’Afrique en particulier : wax, woodin, kita, bogolan, baoulé, lépi (indigo),bazin, lin, fil-à-fil, super 100’s, mousseline, organza, organdi, jean, taffetas, soie, brocard, toile de jute et abaca.
Sources d’inspiration
Tout m’inspire les formes géométriques, les paysages, les œuvres d’art : peinture, signes, symboles, je note et dessine à n’importe quelle heure juste sous l’effet d’une inspiration que je mets automatiquement en œuvre…. J’aime suivre les documentaires télévisés pour élargir ma vision du métier. J’aime le beau, j’aime bien quand c’est simple et joli, quand c’est stylé.
Promotion de la marque
Jusqu’ici, c’était une activité informelle bien que professionnalisée du point de vue qualité des matières premières et produits finis. Aujourd’hui, j’ai l’ambition de la professionnaliser davantage surtout sur le plan organisationnel, de développer une plus grande visibilité, d’accéder et de développer mes activités sur des marchés d’exportation.
Les déclics
Etant jeune, je voulais toujours une touche particulière sur mes tenues. Quand j’expliquais au tailleur ce que je voulais, il me regardait en souriant et me disais « mais comment tu as pu imaginer cela ? Lorsque je portais ces tenues, j’avais toujours des retours positifs de mon entourage. Ma première production date de 2006, lors de mon premier voyage sur Abidjan, j’ai fait faire des tenues pour les exposer dans la boutique de ma sœur Amélie Sylviane Koné sise à Treichville et elles se sont vendues comme de petits pains.
Aussi en 2010, j’étais à un mariage à Bamako. Une dame m’a vue porté une de mes créations, et voulait que je lui vende la tenue. Ce que je ne pouvais pas faire du moment que je l’avais déjà portée. En rentrant, je lui ai offert la tenue et quelques mois après, elle m’a dit qu’il faut que j’en produise en grande quantité et que je lui envoie parce qu’à chaque fois qu’elle porte la tenue (elle est togolaise) les gens apprécient. Et que même la femme du président Faure en voulait.
Perception du milieu de la mode
Déjà, je dirai qu’il y’a de la place pour tout le monde… les styles sont divers et variés ensuite qu’il faut promouvoir l’Afrique et avoir comme challenge d’imposer les tenues africaines et réduire le complexe des africains à s’habiller local.
Les créateurs africains ont beaucoup de talent et de créativité, ils réalisent de très belles choses. Alors, le consommer local ne doit plus être qu’un slogan mais une réalité »