Emmanuelle Adjovi à l’état civil, Emma Style invite à nouveau au grand théâtre pour la 8e édition du Emma Style Show. Rendez-vous est donc pris pour le 17 Février 2018. Au programme, 17 stylistes, et 4 artistes musiciens. Les fonds sont en faveur du centre de traitement des brûlés de Dakar.
Bonjour Emma. Nous allons vers la 8e édition de votre soirée de bienveillance. Cette année, quelle est la cause qui vous tient à cœur ?
Cette année, la soirée sera en faveur du CTB (Centre de traitement des brulés de Dakar) puisqu’on en a besoin. Et pour cette année, ça me touche particulièrement. Parce que j’ai perdu un ami en 2009 qui a été brulé au gaz chez lui. C’est vraiment pour lui rendre hommage que je me bats aujourd’hui
Quels sont les artistes invités ? L’année dernière vous aviez fait venir Meiway.
Cette année, c’est la promotion de jeunes artistes sénégalais et une artiste ivoirienne. Il y a Pape Thiopet, Mbathio, Maréma avec sa chanson femme d’affaire, Ellou Anoh et beaucoup de stylistes. On est 17 créateurs.
Une soirée pour une cause
Pourquoi vous restez sur le modèle d’une soirée juste ?
J’ai commencé à en faire une soirée de bienfaisance suite au décès de mon ami, Marcellin qui m’avait beaucoup aidé pour ma deuxième édition. Ce n’est pas évident à organiser. 75% c’est sur fonds propres et les 25% c’est échange de marchandises donc c’est quand même un budget assez lourd. Je rends grâce vu que cette année l’évènement est inscrit à l’agenda culturel du Sénégal. Et le ministère du tourisme m’a choisi comme ambassadrice de la destination Sénégal. Je pense qu’à partir de l’année prochaine on va s’asseoir et sortir des plans concrets. Comme vous avez pu le constater, l’année passée je l’ai fait sur deux jours. Il y avait 30 créateurs, les gens avaient vraiment adhéré. Le public était au rendez-vous mais ça a été très lourd pour moi financièrement. Donc, je suis retourné à mes basiques.
La mode, pourvoyeuse d’emploi
Quel regard jetez-vous sur la mode au Sénégal ?
La mode, ça bouge beaucoup en ce moment au Sénégal. Et le paramètre que nos dirigeants oublient, c’est que c’est un pourvoyeur d’emploi. Même quand vous prenez le tailleur qui a son atelier aux Hlm, ils emploient des gens. Ça crée des emplois. Et comme on le dit, le futur de l’Afrique ça passera par l’entreprenariat. Il faut qu’on crée des emplois surtout dans des domaines où les gens n’investissent pas. La mode est un vivier financier qu’il faut vraiment explorer.
De là à revivifier nos usines textiles qui ne fonctionnent plus ?
Ce serait trop top. On y croit. Au niveau de l’Afrique, on se mobilise beaucoup. J’ai été élu par mes pairs, vice-présidente pour l’Afrique de l’Ouest pour l’association des Fashion Week Africaine et j’ai été d’autant plus surprise que c’était un vote anonyme. Sur quinze votants, quatorze ont voté pour moi. Donc je me suis dit qu’ils connaissent mon évènement, ils aiment bien y venir. Et aussi lors des évènements, ça crée des emplois parce qu’on emploie plein de gens pour tout ce qui est logistique et autres. Donc on croise les doigts pour que les dirigeants s’y penchent.
Emma Style est plus connu par son travail sur le wax, vous ne faites que ça ?
En fait le wax c’est le produit d’appel parce que j’aime beaucoup m’habiller en pagne étant d’origine béninoise même si j’ai vécu 90% de ma vie à l’étranger notamment en Europe et autres, j’aime beaucoup m’habiller en pagne. Je trouve que c’est ethnique même si à la base ce n’est pas nous qui le fabriquons. C’est ce qui différencie un peu les africains. Pour la maison de mode Emma Style, le wax n’est que le produit d’appel. On fait de la soie, on fait de la dentelle, j’aime beaucoup le jeans. Donc on se diversifie, on s’adapte. On fait des tenues « corporates », des tenues de travail pour des hôtels entre autres.