Jeudi 26, vendredi 27 et samedi 28 octobre 2017 s’est tenue, à Brazzaville, la première édition de la RELICO (Rentrée Littéraire du Congo), organisée par le Pen-Centre Congo, sous le parrainage du Ministère de la Culture et des Arts, autour du thème ‹‹ Découvrir le livre et l’auteur congolais ››.
A l’abord, outre la cérémonie d’ouverture, un café littéraire sous le thème ‹‹ Littérature congolaise: itinéraire, grands repères et perspectives ››. Noël Kodia Ramata, Pierre Ntsemou, le professeur Niossobantou et Ninelle Balenda, écrivains et critiques littéraires, exposent sur le roman, la poésie, la nouvelle et le théâtre. Une première table ronde consacrée au théâtre ‹‹ Du ludique au didactique ›› ouvre une discussion autour de la comédie Labyrinthes de Florent Sogni Zaou. Omer Massem, écrivain et universitaire, parle du Prix des 5 continents de la Francophonie.
Vendredi, une deuxième table ronde autour de la sacramentelle poésie: ‹‹ des vers pour sévir, des vers pour servir, des vers pour séduire ››. Le panel est comble: Prince Matoko, Alima Madina, Avenir Blaise Diabankana, Sokate Mavouba, Abraham Ibela et Serge Ghoma Boubanga. Ensuite, un tour de table littéraire sensu lato: ‹‹ Autopsie d’une société en déliquescence ››. Rachel Victorine Tati parle de l’expérience du Congo dans l’unité de production informelle et la comptabilité. L’A.P.C.D présente le Centre culturel Jean Baptiste Tati Loutard. LMI Editions parle d’elles et dédicacent des livres. Bernard Akondzo parle de la Bibliothèque nationale.
Samedi, le professeur Mukala Kadima Nzuji esquisse à grands traits le genre littéraire qu’est l’essai avant la dernière table ronde qui pense et met des mots sur les hardiesses romanesques: ‹‹ Du réchauffé thématique au renouveau dans la narration ››. Edouard Kali Tchikati, Ninelle Nsiloulou, Willy Gom, Fidèle Youlou et Avenir Blaise Diabankana ont la tâche de présenter leurs ouvrages sous la conduite de Ferdinand Kibinza.
L’initiative est instrumentale, et non digne d’intérêt, pour réagir au positionnement de l’écrivain congolais sur le marché du livre. Toutefois, l’action manque de portance quand on ne déplie pas les problèmes. C’est un pays où la vocation littéraire ne sied pas à tous les auteurs, étant entendu que l’intention esthétique est une tentation permanente mais pas toujours acquise. L’édition est dépourvue de véritables moyens de diffusion. Les politiques culturelles publiques sont plus que jamais vaseuses. Et, le lectorat tient sa force des affinités des auteurs. A quelque succès, on évoquera, hélas, toujours la rue du Montparnasse ou le quai de Conti. Ce qu’il faut, au Congo, comme ailleurs en Afrique, c’est repenser notre rapport au livre, et même à la culture entièrement comprise. Elle irrigue nos échanges, notre histoire, constitue le souffle qui nous anime, joint la pensée à l’émotion. Aucune activité humaine ne vaut sans un germe de culture, sans un rapport enthousiaste au livre.
Emeraude KOUKA, critique d’art et critique littéraire.
C’est ton style qui est attrait, lorqu’on parcours le contour de ton texte. Fort appreciable, et demeure dans cette lance, alors la recompense de tes efforts sera le fruit de ta personne.