Cannes (France), 17 mai (APS) – La cinéaste franco–sénégalaise, Mati Diop, en compétition officielle au 72e festival de Cannes a fait part, vendredi, d’une ‘’certaine tristesse‘’ qui l’habite en étant la première réalisatrice noire à être dans la sélection officielle du festival de Cannes.
‘’Mon premier sentiment était une certaine tristesse parce que je me suis dite, il a fallu attendre si longtemps pour que cela se passe, on est en 2019, c’est tard, c’est incroyable‘’, a-t-elle dit lors de sa conférece de presse au palais du festival estimant qu’il ‘’il faut travailler dur pour que cela devienne une certaine normalité’’.
‘’Le fait de figurer dans ce si grand évènement cinématographique du monde est une grande nouvelle bien sûr’’, lance Mati Diop qui se dit ne pas être responsable de cette première sélection officielle de réalisatrice noire.
‘’Tant mieux, je suis très fière. Peut-être que je représente une nouvelle dynamique, si c’est le cas, c’est important’’, souligne-t-elle affirmant avoir ‘’cruellement’’ manqué de figures noires qui pourraient constituer une sorte de référence dans le monde du cinéma.
Revenant sur le film ‘’Atlantique’’ en compétition officielle à Cannes, la réalisatrice indique que la mer omniprésente dans ce long métrage est ‘’un personnage à part entière’’.
‘’Ma vision était de faire de l’océan une complice, comme une force surnaturelle qui avale la jeunesse. Je voulais la faire parler, la prêter une voix, sa présence seule est éloquente et métamorphose’’, explique la réalisatrice.
Mati Diop a ainsi expliqué le lien qui existe entre ce court métrage ‘’Atlantiques’’ (2009) avec un ‘’S’’ et ce premier long métrage ‘’Atlantique’’ en compétition officielle à Cannes.
‘’J’ai ajouté un +s+ au court métrage, car à travers le récit de Serigne (le personnage du film), j’ai voulu évoquer d’autres traversées en mer intérieur comme la traite négrière, le voyage des colons vers l’Afrique. J’ai voulu correspondance entre différents récits qui appartiennent à des moments de l’histoire’’, explique-t-elle.
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Fatou Kiné SENE, envoyée spéciale de l’APS