Né au Congo-Brazzaville, Émile Gankama est journaliste et diplômé en sociologie. Auteur de plusieurs ouvrages, La famille africaine, paru fin 2018 aux éditions Les lettres mouchetées, est son dernier essai.
Avec pour signifié « la famille occidentale », c’est-à-dire cette petite unité sociale observable, unie par un lien de parenté et, donc, issue d’un ancêtre commun, cette conception évolutionniste qui a rendu commune « la famille restreinte », l’auteur a une approche holistique de la famille africaine.
Une synecdoque pour aboutir à un sens plus large et, contrairement au référent évolutionniste et, pour l’Afrique, récent, une certaine idée de la famille africaine qui serait atavique. Ce serait, pour reprendre le jargon des ethnologues, une famille très élargie, avec une personnalité collective exercée par le clan, l’ethnie, la communauté, et un système de solidarité qui imposerait des obligations morales à chacun.
Dans cet élan, l’auteur accorde à la digression le refus de l’aliénation, cette dépossession de l’autonomie, cet effacement programmé de la langue, de la pensée, de l’héritage culturel de l’Afrique.
C’est aussi tout le grief que l’on ferait à cet ouvrage: la digression est plus répandue que l’idée primesautière.
Emeraude Kouka,
Critique d’art et critique littéraire.