Dans la soirée du samedi 9 juin 2018, l’Institut français du Congo, à Brazzaville, a accueilli la première diffusion nationale du film Elonga de Liesbeth Mabiala. Fiction d’une heure et vingt-sept minutes, le film a rassemblé de grands noms du cinéma africain, notamment l’ivoirien Michel Bohiri, et congolais, comme Fortuné Bateza, Sorel Boulingui, Athur V. Batumeni et Amour Sauveur.
C’est l’histoire de Junior, préadolescent doué de sagacité, qui reçoit de sa mère moribonde le « kinkoko » — objet magique qui assure à son possesseur l’opulence matérielle — et promet, coûte que coûte de le garder précieusement. Des ravisseurs, après de nombreuses tentatives d’usurpation, louent les services de Rosie (dont le personnage est incarné par Liesbeth Mabiala, elle-même), jeune femme accorte et délurée, pour se rapprocher du petit. C’est le début d’une histoire rocambolesque.
Recherche immodérée du gain ou intérêt pour les vertus magiques? Peu importe de quoi il retourne, le film porte la péripétie jusqu’à l’ubuesque sans jamais sombrer dans l’invraisemblable. Puisque la richesse est érigée en but ultime dans la hiérarchie des aspirations, ne sera digne d’estime que le possesseur de l’objet tant convoité. Et d’objet convoité, il n’est que métaphore du pouvoir occulte considéré comme une panacée. Voilà le mot magique. Le fantastique est invoqué. Il est intradiégétique, présent dans l’esprit des personnages et des spectateurs, motive les actions, suscite des aventures, et ce sans faire quelque irruption dans la réalité déjà tumultueuse du film.
Au reste, il n’est pas hardi d’accorder aux rigoristes du 7e art un penchant pour la précellence. Mais qu’est-ce que la précellence quand la mise en œuvre des différents plans trahit l’assiduité et le jeu d’acteurs l’efficacité?
Emeraude Kouka,
Critique d’art et critique littéraire
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