L’esthétique de l’œuvre du cinéaste Ababacar Samb Makharam et les problématiques qui la traversent seront au cœur du Diisoo Cinéma prévue ce samedi 07 octobre 2017 à Gorée, au Sénégal. Ce sera lors d’une édition spéciale consacré au cinéaste à 15h à la maison du cinéma. La réflexion menée sera un fil tendu qui tissera un discours sur la construction des identités des peuples noires en perpétuelles tensions avec les différentes territorialités qui les accueillent
Ababacar Samb-Makharam etait un cinéaste toujours à la quête de l’homme. De la problématique du retour – non pas d’un simple retour physique, mais du retour spirituel – posée dans Et la neige n’était plus, à celle de la dignité qui n’appartient qu’à ceux capables de se tenir debout qui transparaît dans Kodou et Jom, Samb part à la découverte de lui-même nous dit le dossier de presse reçu. Et dans cette quête, il met à nu la psychologie de tout son peuple. Pas son esprit ou sa mémoire collective, mais les affects et agencements qui les constituent individuellement. L’œuvre de Samb, c’est un cinéma au singulier. Ababacar Samb-Makharam n’était pas un cinéaste qui faisait des films en dehors de son propre mouvement, de son propre devenir. A chaque étape de sa vie, de manière parfaitement sincère, il a traité une question qui l’interpellait de façon existentielle. L’auteur se confond dans son œuvre avec ses préoccupations les plus intimes. C’est pour commémorer les 30 ans de sa disparition qu’un hommage lui sera rendu lors d’une rétrospective sans artifices inutiles. Gorée cinéma veut offrir l’occasion aux spectateurs, d’aller à la rencontre d’eux-mêmes. Ce sera à Gorée mais aussi à Saint louis du Sénégal, sur le quai du Bou El Mogdad.