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3 décennies d’existence, le rap Galsen étale son bilan

Il y a 2 années, le mouvement rap galsen a célébré ses 30 ans d’existence.  Des pionniers à l’actuelle génération, Africulturelle refait l’historique du mouvement.    

1988-2020 ! Voilà 32 ans que le mouvement hip-hop galsen critique, revendique, diverti et propose des solutions aux problèmes du Sénégal. Dans les premières années de cette révolution musicale, les pionniers avaient pour principale mission de faire accepter à la société conservatrice Sénégalaise cette culture étrangère qui a son propre code vestimentaire et une manière différente de s’exprimer.

Perçus comme des « voyous », les rappeurs ont eu, dans un premier temps, un écho favorable auprès de la jeunesse. Par la suite, Ils ne restaient qu’à convaincre le reste de la société par le texte. Comment y parvenir ? Cette interrogation a provoqué un débat philosophique. 

Cette musique doit strictement parler de la misère du peuple pensait l’écrasante majorité des membres du mouvement tandis que d’autres ont estimé, qu’avant tout le rap est une musique par conséquent il se doit d’être jovial. Pee Froiss, Daara j, Pbs entre autres vont y tirer leur épingle du jeu. Les casquettes se vendent bien et les concerts faisaient partie du décor de Dakar. Ce débat a continué jusqu’aux années 2000. D’ailleurs certains observateurs pensent même que le mouvement galsen a joué un rôle important dans la première alternance politique du pays.

Le régime socialiste qui a fait 40 ans à la tête du pays a été la principale cible des rappeurs. Avec des textes virulents, ils ont critiqué la gestion socialiste. Quelques années après l’avènement du pape du Sopi, l’inflation avait fini d’affaiblir le pouvoir d’achat du Sénégalais. Le mouvement Galsen s’essouffle. La révolution numérique bouleverse le marché musical mondial avec l’arrivée du Cd. Naturellement, les ventes chutent et les concerts se font rares.

Fata, pour exister, propose de s’appuyer sur le mbalax pour peaufiner l’identité du rap galsen. Mais cette proposition fortement critiquée a donné un second souffle au mouvement. Les clashs en direction de Fata font légion dans le milieu. Pour se faire entendre, il fallait tirer sur l’ancien du Cbv. A part une exposition médiatique, ces clash n’ont pas sû jeter les bases d’une industrialisation de cette musique.

La nouvelle génération incarnée par Canabasse qui ambitionne de vivre de cet art saute sur l’occasion. Avec le Dirty South, un genre importé des Usa, elle trouve un moyen de tourner. Les concerts reprennent. Mais avec le business des ad sens, Canabasse et les siens ont compris que Youtube est un moyen de gagner de l’argent. Ils se positionnent en prescripteurs et les sponsors commencent à venir. C’est le début d’une nouvelle ère.

En 2020, Canabasse n’est plus à la mode. Dip qui n’a d’égale ambition que son imagination est à l’antichambre du marché international. Le Cices, chasse gardée de Youssou Ndour est devenu un terrain de jeu pour lui. Ngaka a fait du Grand thèâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, une salle que peinent à remplir des artistes qui ont plus de 20 ans d’expérience, son passe-temps favori. Elzo Jamdong sillonne le monde grâce à sa musique. Pendant ce temps Samba Peuzzi, One Lyrical et Omzo Dollar, entre autres, ont fini d’écarter les grands du hip hop de la scène.

Qui sont ses jeunes talents qui ont pris les rênes de ce mouvement ? Comment ont-ils réussi là ou leurs ainés ont échoué ? Voilà autant de questions qui ont attisées la curiosité de Africulturelle.

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